Extraits
Allocution

«Extraits de l’allocution de feu Patrick Rudaz, Conservateur du Musée de Charmey , mai 2007.»

«(….) revenons à la vie, et il y en a dans les bleus de Persa, dans ses yeux aussi, et dans son sourire encore davantage. (….) cette force mêlée à une sensualité à fleur de peau qu’elle est capable de transmettre en quelques coups de brosses, de pinceaux ou de doigts. Et nous on attend captivé qu’il se passe quelque chose, un éclat de rire, un éclat de bleu ou de cette terre rouge rencontrée en plein désert et qui la ramène à ses orangés dont elle couvrait, il y a quelques années déjà, ses ardoises.
(…..)
Patiemment elle se crée sa propre grammaire, son propre vocabulaire dans une technique toujours perfectionnée, une recherche perpétuelle mais non gratuite. La technique ne l’attire pas en soi, mais en ce qu’elle offre d’échange, de création, d’ambiance et d’atmosphère. (…) Et toujours les symboles, petites traces de messages. Dire mais sans imposer, suggérer plutôt que crier.
(….. dans le désert)
Elle y avait rendez-vous avec le silence, avec les hommes et les femmes, avec elle-même avant tout. Un moment volé au temps, une parenthèse certes brève mais oh combien révélatrice d’un tout parcours, le sien. Et soudain, les pas deviennent évidence, le chemin initiation et le voyage révélation.
(…..)
Le réel fait son irruption dans le rêve, le réel auquel on peut enfin croire à nouveau dans l’apaisement retrouvé, dans le plaisir partagé, celui du silence, de la poésie et de la méditation. (…..) comme si elle avait arrêté le temps, suspendu tout mouvement et mis en symbiose toutes les pièces du puzzle, de son puzzle et par conséquent du nôtre aussi. Avec cette naïveté et cette sincérité qui la caractérise, qui la transporte dans des projets au risque de s’y brûler mais qui finalement la rende un peu plus forte, un peu plus souriante, un peu plus présente.» (...)